Un crocodile tout doux

 En me commandant une nouvelle écharpe, Arteum m’a fait plonger dans un chef-d’œuvre de l’art africain conservé très précieusement au musée du quai Branly.

Pour son architecture, ses jardins mais aussi ses collections très colorées, j’aime beaucoup le musée du quai Branly – Jacques Chirac. Je ne connaissais toutefois pas ce petit bijou Baoulé finement ciselé du début du XXe siècle symbolisant deux crocodiles enlacés :

Préserver le travail artisanal

Pour mettre le graphisme de cette minuscule pièce au format d’une écharpe, il m’a fallu tout redessiner à la main sur 2 mètres de long et 70 cm de large, heureusement Pauline et Manon (en stage ) m’ont beaucoup aidées !

 

 

Manon travaille sur le crocodile, même pas peur !

 

Parfois j’hésite sur la procédure graphique et je fais des test avant de décider pour l’ensemble.

Loin d’être une contrainte, cela m’a permis de conserver le côté artisanal et un peu irrégulier du motif initial. J’ai dessiné les crocodiles par un jeu de lignes et de courbes, de cercles et de points qui rappellent la texture du bijou original.

 

 

Jeux de couleurs

Je me suis aussi beaucoup amusée avec les couleurs en proposant deux versions. La première, aux teintes très présentes, combine la couleur terre, souvent utilisée pour évoquer l’Afrique, avec du bleu, du blanc et du noir. Dans la seconde, du bleu  canard s’harmonise avec une trame de terre cuite, de marron et de touches de ocre.

 

À  propos du choix des couleurs, il y a toujours un moment d’hésitation, alors rouge ketchup ou terre d’Aragon?

On commence par appliquer une par une  les couleurs sur le tissu, d’abord le jaune…

ensuite la couleur terracotta…

 

 

 

 

le bleu,..

 

 

et finalement le noir.

 

Le dessin est complet ! Reste à examiner ce premier test pour vérifier que tout va bien au niveau de la gravure, avant de le passer au lavage et à l’étuve pour fixer les couleurs. Ce sera seulement après le séchage que nous pourrons valider ou corriger la couleur.

Harmonie d’ensemble

Une fois que l‘écharpe est enroulée autour du cou, les crocodiles s’oublient visuellement, seul reste le jeu graphique des lignes et couleurs. Quant à la  matière, nous avons choisi de tisser la laine de mérinos et la soie, ce qui apporte toute la douceur et la chaleur que l’on attend d’une écharpe.

L’écharpe se trouve dans la boutique du musée du quai Branly

 

 

Retour aux sources

Direction l’Espagne et plus précisément l’Andalousie ! J’ai en effet eu le privilège de créer une écharpe exclusive pour l’Alcazar de Séville. Ma seule contrainte était de m’inspirer des magnifiques mosaïques du palais…

Pour l’Espagnole que je suis, le Real Alcazar de Séville a une résonance particulière. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, ce palais royal truffé de mosaïques est un livre ouvert sur l’histoire de l’Espagne. C’est aussi un jardin fabuleux aux palmiers plusieurs fois centenaires.

Mosaïques ou moucharabiehs ?

Pour cette écharpe, baptisée Andalousie, le processus de création s’est construit lentement, au fur et à mesure de mes esquisses. Je suis partie des mosaïques de l’Alcazar mais en me concentrant uniquement sur trois motifs. Pour leur donner un rendu plus soyeux et plus chaleureux, je les ai dessinés en utilisant une succession de petits points. Au final, ce jeu de lignes, mais aussi de pleins et de vides, évoque les moucharabiehs, clin d’œil au passé arabe du palais.

Une pointe de végétation

Pour casser le rythme encore trop géométrique, j’ai ajouté des palmiers. Visuellement très forte, cette touche végétale rend hommage à la luxuriance des jardins.


Mais pour cela, j’ai dû réaliser de nombreuses esquisses et longuement observer la nature ! Il me fallait ce lent cheminement pour comprendre la façon dont les feuilles s’imbriquent les unes avec les autres et visualiser les zones d’ombre dans le feuillage.



Le choix du monochrome s’est ensuite imposé. Mais il n’est pas impossible que ce modèle prenne, à l’avenir, des couleurs !



L’écharpe est vendue exclusivement dans la boutique de l’Alcazar


D’un bijou d’architecture à une écharpe

À l’occasion de la refonte du packaging de la boutique du musée du quai Branly, Arteum m’a commandé une nouvelle écharpe inspirée de l’architecture du bâtiment.

Une architecture audacieuse, des jardins magnifiques, une façade composée d’une multitude de boîtes multicolores en suspension, des jeux d’ombre qui renforcent la palette de couleurs, une riche collection de textiles… Le musée du quai Branly-Jacques-Chirac, conçu par Jean Nouvel, est une vraie source d’inspiration !

 

 

Trouver la bonne perspective

Pour que cette nouvelle écharpe soit graphiquement intéressante, je me suis concentrée sur une perspective du bâtiment avant de retravailler les proportions. Le rythme de la façade a été symbolisé par les couleurs disposées de façon faussement aléatoire. La palette est d’ailleurs uniquement constituée des teintes présentes dans le nouveau packaging : rouille, ocre, aubergine et gris acier.

L’art de la trame

J’ai ensuite traité les ombres de la façade par des trames à la manière des dessinateurs de BD. En jouant simplement sur le sens des rayures, leur teinte et leur épaisseur, j’ai pu donner une illusion de volume. Même les couleurs semblent plus nombreuses que les quatre teintes réellement utilisées !

En vente permanente

Tissée en laine de mérinos et de soie, cette écharpe, baptisée Architecture, est l’une des cinq étoles que j’ai eu la chance de réaliser pour le musée du quai Branly.
Je suis particulièrement heureuse qu’elle fasse partie de la collection permanente en vente dans la boutique du musée du quai Branly.

 

 

 

 

Sous l’inspiration d’un grand maître du tapis

À l’occasion de l’exposition Moderne Maharajah qui se tient à Paris jusqu’au 12 janvier, Arteum pour le musée des Arts décoratifs (MAD) m’a invitée à créer une écharpe très singulière.

Inspiration pour Natalia Franquet, un tapis unique de Da Silva Bruhns du début des années trente

Pour cette commande exclusive du MAD, j’ai revisité un tapis unique imaginé au début des années trente par le peintre et décorateur français, Ivan Da Silva Bruhns. Destiné à meubler le palais du maharajah d’Indore, ce tapis exceptionnel et avant-gardiste est l’une des pièces maîtresses de l’exposition consacrée au maharajah d’Indore.

Motifs géométriques

Je suis restée fidèle au dessin de Da Silva Bruhns : sa beauté méritait en effet une mise en lumière. Ses motifs géométriques, sa palette restreinte de couleurs et leur tonalité chaude, des lignes noires sur un dégradé de rouge et d’ocre, restent d’une très grande modernité.

Dessin de Da Silva Bruhns inspirateur pour Natalia Franquet

Jeu de couleurs

J’ai essentiellement joué sur les couleurs et privilégié la teinte terre plutôt que le rouge. En s’accordant avec la sobriété du motif, ces nuances revisitées séduisent autant les hommes que les femmes. J’ai bien sûr travaillé les proportions pour faire de ce tapis gigantesque une étole de 2 mètres. Les écharpes, en laine de mérinos et de soie, ont ensuite été tissées par une famille d’artisans du Cachemire puis imprimées par sérigraphie.

Natalia Franquet Choix de teinte terre

Revisiter un chef-d’œuvre

Cette plongée dans l’univers du maharajah d’Indore et dans l’œuvre de Da Silva Bruhns m‘a véritablement enchantée. Je me demande même parfois ce que ces deux visionnaires auraient pensé de cette adaptation…

L’écharpe est en vente exclusive dans la boutique du Musée des Arts Décoratifs.

echarpe-maharajah-de-natalia-franquet
Acheter echarpe de Natalia Franquet au madparis

Certains d’entre vous le savent déjà: pour finir l’année en beauté, j’ai dessiné une

collection de motifs imprimés sur écharpes !

Ces écharpes sont réalisées par des artisans tisserands qui habitent les vallées de l’Himalaya au nord de L’Inde. Ils utilisent des fils d’une exquise finesse, mélange de fibres de laine mérinos et de soie. Il n’a pas de grande usine, tout est réalisé dans de petits ateliers qui possèdent au maximum quatre métiers à tisser. Souvent, il s’agit d’un bâtiment annexe à l’habitation, ou à la grange ce qui permet d’adapter l’activité au gré des saisons. Une fois tissées, ces écharpes sont conduites dans l’atelier de sérigraphie où mes dessins sont imprimés selon une technique à base de grands cadres, et une méthode d’encrage artisanale. C’est une série à tirage limitée.

On obtient ainsi ces grandes écharpes qui ont la légèreté d’une caresse et qui savent garder une douce chaleur toute au long de la journée.

Echarpe bleu Cocoon Natalia Franquet

Echarpe Natalia Franquet pulse noir

Echarpe Natalia Franquet Apache Prune